Chers Frères et Soeurs dans le Christ,
Le premier livre des Rois relate la venue à Jérusalem de la Reine de Saba pour écouter la sagesse de Salomon. “Elle arriva à Jérusalem avec des chameaux chargés d’aromates, d’or et de pierres précieuses… puis elle s’en retourna dans son pays.” (1R 1-10)
Jésus, devant les scribes et les pharisiens, enseigne : “Lors du jugement, la Reine de Saba se dressera en même temps que cette génération et elle la condamnera : en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.” (Mt 12,42)
La Reine de Saba apporta à Salomon or et pierres précieuses pour le Temple de Jérusalem, construit au Xème siècle avant Jésus-Christ. Nabuchodonosor détruira ce temple en 586 avant Jésus-Christ. Puis, suite à l’Édit de Cyrus, la reconstruction du Temple fut terminée en 515 avant Jésus-Christ. Là encore, avec le concours des païens.
Jésus se présentera comme le véritable Temple, le lieu de la véritable adoration du Dieu Très-Haut. Jésus accomplissant les écritures, reçoit, par les mages, l’or, l’encens et la myrrhe des nations païennes.
Les mages guidés par l’étoile ne s’arrêtent pas au Temple de Jérusalem pour déposer leur offrande mais poursuivent leur chemin vers Celui qui désormais dépasse le temple de pierre, Jésus-Christ. En Jésus, le temple de Jérusalem est dépassé : ce sera une controverse entre Jésus-Christ et les grands prêtres et les scribes. Les mages ont scruté les astres, et grâce à leur science, ils se sont mis en route vers le Créateur de toute chose.
Dans le temple, seuls les juifs pouvaient entrer ; les nations païennes restaient à la porte. Avec la venue des mages devant Jésus, les nations païennes ont désormais accès à Dieu.
La science mène au Créateur. La parole de Dieu, écoutée par les mages grâce à l’entremise des grands prêtres et des scribes, mène au Messie, au roi des Juifs.
En découvrant Jésus, les mages découvrent Dieu qui sauve et alors plus que l’offrande, ils se prosternent, en adoration. Les mages, en adorant le vrai Dieu, dépassent l’attitude de la Reine de Saba qui retourne chez elle par le même chemin, après avoir écouté la sagesse de Salomon. Les mages, eux, ne sont pas restés à une sagesse, une philosophie, mais ont découvert la personne même de Jésus, la Sagesse personnifiée. Ces mages sont des savants, des chercheurs de la vérité, mais ont découvert que Jésus-Christ dépasse la science, la philosophie. Ce sont des hommes de convictions, religieux, et ils ont découvert que les chemins des religions mènent au Christ, qui est la Vérité en toute chose.
Trois rois, comme les trois continents connus à l’époque : Afrique, Asie, Europe.
Trois rois de différents âges : la jeunesse, l’âge mûr et la vieillesse.
A travers les trois mages, c’est toute l’humanité qui se met en route vers le Christ. Ils représentent tous ceux qui cherchent le Christ et qui doivent encore cheminer spirituellement vers Dieu.
En la personne de Jésus-Christ, désormais, juifs et païens sont unis et sauvés. Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, enseigne que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Évangile.
En célébrant l’Épiphanie, c’est-à-dire la manifestation de Jésus-Christ au monde, nous reconnaissons que Jésus est venu sauver toute l’humanité, mais aussi que chacun doit faire un pas vers le Christ. Dieu se propose à nous pourvu que nous le cherchions. Sans déplacement intérieur de notre part, nous restons à la porte du mystère du Salut.
Découvrant le vrai Dieu, nous lui offrons notre vie. “Le Père cherche des adorateurs en esprit et en vérité.” Soyons de ceux-là, et alors, ayant découvert et adoré le vrai Dieu, nous repartirons non pas vers nos vieilles habitudes, mais renouvelés par l’amour divin, en hommes nouveaux, par un autre chemin, celui de l’amour. Amen.